WhyOceans

Infinity & Beyond

 

Encore ces jours derniers il n’y avait pas un souffle à certains endroits, caniculaires à d’autres, cette chaleur compacte, étouffante donnait envie de se poser simplement au bord d’une rivière, sur les rives d’un lac, posé sur un caillou au bord de l’océan et écouter les clapotis de l’eau ou la folie d’un torrent d’altitude.

Le premier morceau ne contient ni guitare, ni batterie, ni basse. L’entrée en matière s’élabore avec juste un piano, un violon et un violoncelle doux. Puis retentit la musicalité des vagues annonçant le deuxième titre. De là, le groupe de Macau,  WhyOceans nous plonge doucement dans leur monde.

Cet album alterne les moments planants tels de doux rêves à d’autres légèrement plus expressifs, un brin décalés.

De temps à autre, les notes au piano insufflent une mélodie légère,  comme jouées sur la pointe des pieds et titillent l’oreille, en filigrane. C’est une ballade au gré de l’histoire. A d’autres moments, leur présence se veulent plus affirmées comme pour ancrer le mouvement.

Durant quelques petites minutes à peine  la voix chantée au quatrième morceau donne un autre accord. 

Puis, sur le cinquième morceau, aussi étonnant que cela puisse paraître dans ce style, la flûte traversière apparaît à la 39e minute. Cela apporte une dimension chaude, une autre envergure à l’histoire racontée. Cette amplitude ronde est particulièrement belle, puissante même.  

L’ensemble est relaxant, parfois à contre-courant des codes du postrock. Cette singularité donne toute l’ampleur, la dynamique et la beauté aux compositions. 

On aimerait que le dernier morceau jamais ne s’arrête. 

WhyOceans – Inmost Dens Of Emilie

01. Another Wind  : 00:00
02. Transparent People :  04:17
03. Inmost Dens Of Emilie – Part I : 14:37
04. Farewell To My Urban Life : 25:12
05. Chasing Palace : 32:34
06. Inmost Dens Of Emilie – Part II : 41:48

 

 

Charlotte | Bokeh Me Not

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Birds of Passage

Chers lecteurs,

Si le silence avait un son, ce pourrait être celui-ci. Si la lumière avait un visage, ce pourrait être son reflet. Si les couleurs portaient un parfum, ce pourrait être leur fragrance.  Ce serait comme tendre l’oreille afin de distinguer chaque tintement d’un murmure. Ce pourrait être la tonalité d’un flocon de neige ou celle d’ une perle de rosée, posée sur une bulle de savon.

 

Illustration by © Birds of Passage 

 

 

 

 

 

Auteur-compositeur-interprète, avec « Birds of Passage », Alicia Merz embarque ses auditeurs dans une aventure sonore secrète. Telle une méditation éveillée, les aurores australes dansent laissant planer la vision de l’infini.  Inspirée, l’artiste néo-zélandaise nous enveloppe dans un cocon à l’abri des tempêtes. Ses morceaux sont des merveilles, enroulés dans un écrin céleste et aérien.  Son univers est immersif, introspectif, captivant. Continuer la lecture

Autrenoir

Chers lecteurs,

Ce qui est génial dans la musique est cette découverte permanente d’ambiances à porter d’oreilles. Autrenoir n’échappe pas à cette observation. Il est la confrontation de deux mondes aux influences complémentaires, celui de Paul Régimbeau, connu pour ses albums de techno cinématographique sous Mondkopf et Greg Buffier, musicien aux inspirations métal / post-hardcore, il participe au duo ambiant Saåad (Hands in the dark).   

Autrenoir  s’apparente pour moi à une expérience à plusieurs entrées, pas uniquement sonore donc. En effet, leur univers est une expérience cognitive, sensorielle de la matière des sons plus que de la musique.

Il est monochrome mais pas monotone. Avant même de prendre le temps d’écouter, l’expérience de la couleur domine. L’intitulé aurait pu être Autrejaune, Autrerouge, Autreorange..  La différence aurait été l’ambiance du paysage. D’un tissu urbain ciselé, on serait passé à une tempête de sable ou bien un mirage. Le choix de la couleur finalement importe peu. La perception du panorama de sons reste translucide.

Puis vient l’écoute. La couleur noire semble vouloir à tout prix influencer  l’auditeur. Dans l’inconscient occidental, cette teinte est une allusion à l’obscurité, à la tristesse. Or, dès que l’on écoute, ce n’est pas ce qui vient à l’esprit. En effet,  la teinte noire ne fait pas forcément référence à une variation triste, sombre. C’est en cela que le projet servi par leur créateurs,  est intéressant. Le projet est structuré, convaincant et accessible.  Il mêle ambiances drones à des rythmes directs, des phrases incisives, des cadence agressives à des sons électroniques. Le mélange fonctionne bien. L’auditeur est embarqué dans un rêve réel. On peut tout à fait s’imaginer être au coeur d’une ville imaginaire, invisible dont seul l’apparence serait palpable dans les reflets projetés sur une mer d’huile, calme, inerte presque. Cette complexité entre inertie et mouvement  est saisissante.  Continuer la lecture