Blanc

De l’autre côté du spectre, à l’inverse voire à l’opposé de la couleur noire dont j’évoque la singularité ici , la couleur blanche s’obtient en superposant la lumière des trois couleurs primaires : Magenta, Cyan et Jaune.

Fixe, clinique, nacré, opalin, cassé, de craie, de neige, de marbre, de plomb, de titane, de zinc, d’argent, de lait, de Rouen, de Meudon, de Troyes. Lunaire, le blanc ou  la teinte blanche est une couleur fascinante autant par sa légèreté que sa plénitude, par sa rigueur que sa douceur.

Il inspire la méfiance, le respect. Il évoque la fragilité, la pureté. Il est élégant à sa manière.

Dans les cultures orientales, asiatique, le blanc prend une autre dimension, et symbolise la tristesse, le deuil.

Il peut être instable, souple, froid, glacial, maladif, chaud, design, incommodant. C’est une teinte exigeante qui n’autorise pas l’approximatif.

En peinture, ce pigment est placé à part sur la palette assez généreusement car souvent les peintres ont toujours peur d’en manquer. Il est souvent utilisé pour atténuer la valeur d’un autre pigment utilisé pur ou pour être mélangé à deux autres et créer ainsi une nouvelle couleur. Il apporte ainsi une transparence, un aplomb. S’il est trop fortement dosé, il étouffe presque la teinte qu’il souhaitait apaiser. Il peut être utiliser pur en quantité généreuse ou infinitésimale, c’est selon. En aquarelle: une seule variété de blanc existe. Il s’agit d’un blanc de Chine.

Utilisée seule, cette teinte est une couleur à part entière et dispose de différentes nuances, offrant  un univers infini voué au calme, à l’absolu.

Invitant à la rêverie donc, c’est ainsi à l’occasion de Monumenta, les artistes russes, Ilya et Emilia Kabakov  nous ont convié en 2014 dans leur Étrange Cité.  Dans cet immense espace, sous la Nef du Grand Palais. un jour de beau temps pour admirer l’azur à travers la verrière, il était ainsi possible de déambuler dans les dédales de cette ville dénuée d’habitants, vide. Il n’y avait rien de spécial à voir. Pourtant, cette impression d’être au coeur de la ville, Paris, au coeur de cette cité pensée par les artistes donnait l’impression que le visiteur était loin et au coeur de tout en même temps. Le rapport à l’espace était agréable, zen. Une certaine nonchalance et apaisement se dégageaient. La visite était presque un labyrinthe. Les murs étaient tous blancs. Les rayons du soleil, les ombres dansaient ici et là. On était sous d’autres rivages d’une cité réelle éloignés de toutes agitations urbaines, la tranquillité était reine. 

L’ Étrange Cité – Monumenta – Mai 2014

 Snjór – Neige

Les paysages enneigés laissent souvent rêveurs devant tant de beauté. Sous certaines latitudes ou altitudes, la neige recouvre tout très tôt lovant ainsi tout délicatement. A la campagne, lorsque les premiers flocons tombent, cela invite à rester au chaud. La beauté des éléments invitent aux songes, au calme. Et là, en Islande, la neige a revêtu son manteau blanc. Le temps semble comme suspendu. 

Il n’est pas évident à saisir. Le photographier reste un exercice complexe mais passionnant et s’apparente bien souvent à un défi. La neige en hiver peut virer au bleu, au gris, au rose, au jaune, rarement au blanc comme on le perçoit en regardant par nos pupilles.

Rare pour être souligné, je m’en étais donné à coeur joie en photographiant  ainsi Paris sous la neige – 8 décembre 2010

Charlotte | Bokeh Me Not

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