Télémètre, altimètre, variomètre, thermomètre, théodolite, métronome… L’un est capable de déterminer la distance, le second nous donne l’altitude tandis que d’autres nous permettent de connaître la température, la vitesse ascensionnelle, la direction par triangulation ou encore le tempo.
Dans cette grande famille des instruments, l’un d’eux est le baromètre permettant de mesurer la pression atmosphérique Utilisé en météorologie, ils renseignent les navigateurs en mer et dans les airs sur les variations des pressions atmosphériques . En les analysant, elles leur permettent d’appréhender, anticiper les changements de temps. Son ancêtre, le barographe, utilisé par les pilotes de planeur permet lui aussi de mesurer la pression atmosphérique en enregistrant sur la durée les variations avec une grande plume dessinant une ligne à l’encre sur un rouleau de papier .
Qu’il soit physique, optique, de musique quel peut bien être le lien entre un instrument de mesure et une plante ?
Il y a quelques temps, ma collection végétale s’est agrandie. J’ai un intérêt certain pour les plantes, les fleurs, les arbres. Revenons-en à ma collection. Différents alocasias sont venus la compléter. De la famille des marantacées, cette plante compte une cinquantaine d’espèces dotées de feuillages incroyables. La plante a de grandes feuilles plus ou moins arrondies avec des motifs et des teintes très différents d’une variété à l’autre.
Certains feuillages donnent l’impression qu’ils ont été peints, dessinés au pinceau patiemment tandis que d’autres proposent des lignes plus franches ou arborent une teinte irisée tendant vers le pourpre. Ce dernier particulièrement étonnant donne l’impression d’ailleurs que les feuilles sont en métal. Le pourpre vire au brun chaud, au violine voire au marsala en passant par les tons gris rouillés selon l’intensité de la lumière.
En les observant, je me suis rendue compte par hasard, que des gouttes transparentes étaient comme accrochées à l’extrémité du feuillage. Je me suis demandée ce que cela pouvait être. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait peut-être d’une substance produite par la plante. Cette larme au bord des feuilles est une goutte d’eau rejetée par la plante. Certains végétaux peuvent comme les humains transpirer. Cependant nous sommes proches de l’hiver, les températures extérieures sont basses. A l’intérieur, on ne suffoque pas. En fait, il s’agit d’un phénomène naturel appelé la guttation. Autrement dit, la plante évacue l’excédent d’eau si cette dernière a été trop arrosée. Lorsque l’arrosage est adéquat, il est possible de voir une goutte d’eau puis une autre à l’extrémité de chacune des feuilles.
Entre temps, je suis retournée chez le même fleuriste et au cours de la conversation, cette dernière m’a expliquée que ce sont des plantes annonciatrices de la pluie. Si vous observez une goutte d’eau sur le bord des feuilles, vous verrez, il va pleuvoir.
Ces plantes à l’image du barographe ont la faculté de prédire le temps météorologique. Ce sont des baromètres naturels. En effet, chaque fois que je constate ce phénomène, les heures suivantes, l’air s’est chargé en humidité. Puis, il s’est effectivement mis à pleuviner, bruiner, crachiner, tomber des cordes.
Bien entendu, la précision n’est pas à l’heure près mais tout de même, les observer permet une alternative bienvenue. De plus, regarder les végétaux permet à la vue, aux yeux de se reposer.
Dans le monde végétal, selon la position de leur tige, de leur pétales qui se ferment, se recourbent, des sucs visqueux produits, certains arbres, certaines fleurs font office de sentinelle et permettent à ceux qui savent les observer leur indiquer avec une avance de quelques heures ou quelques jours qu’un changement de temps va se produire.
Au moment où j’écris ces lignes, chers lecteurs, mes alocasias sont en larmes, ils pleurent. Une goutte d’eau cristalline, telle une perle de rosée est en suspension sur chacune des feuilles.
» Cristal imprenable
Cette pluie. «
Ida
Par curiosité, j‘ai regardé les prévisions météorologiques. La pluie est effectivement annoncée pour demain et les jours suivants.
Lorsque les alocasias versent une ou plusieurs larmes, le ciel pleurera à son tour.
Charlotte | Bokeh Me Not
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