Dye By The Sword

Par des matins frisquets, la nature est encore assoupie.  La vapeur d’eau, au loin, danse au-dessus de l’étang. Un épais brouillard se fait presque comprendre ou peut-être, est-ce l’écho d’une avalanche qui gronde en contrebas ? La nuit noire vire au bleu profond, Vénus paraît encore brillante. La lueur orangée de l’aube s’éveille. Les doux rayons du soleil réchauffent à peine la voie humide. Nouveau jour.  Et vous, vous êtes peut-être encore entre sommeil et réveil sur le chemin du retour. Décalage. Les mains engourdies. Vous seriez bien resté(e)s blotti(e)s au chaud dans un pull sans doute trop grand, installé(e)s confortablement quelque part à l’intérieur du refuge perdu dans les immensités, debout le nez collé derrière la vitre, avec une grande tasse qui vous brûle les paumes.

Dehors, l’atmosphère est paisible. Vous prêtez l’oreille. Le vent s’est levé, la poussière de cendres effleure vos chaussures. Une musique retient votre attention. Elle vient de loin.  Il s’agit de l’univers d’un trio canadien, Dye by the Sword, originaire de Montréal, Québec.  Vous perdez presque vos repères. Vous ne savez plus si vous êtes encore plongé dans votre rêve ou si vous imaginez la prochaine intrigue de votre saga dont vous avez, à peine, commencé la lecture.  

Lanterns, leur album précédent sorti en 2015 proposait un univers entre chien et loup, une ambiance presque assourdie.

Bats, leur nouvel album publié le 13 octobre 2017 quant à lui résonne d’une autre manière. Dès les premières secondes d’écoute, le trio a la faculté de vous porter dans une balade sinueuse et hypnotique. Cela pourrait-il ressembler à une bande sonore d’un film ? Peut-être. En tout cas, sur la piste, le sable de jais prend des teintes brillantes. Vous progressez tranquillement écoutant attentivement. Dehors, la nature se réveille. La brume se dissipe lentement. L’atmosphère ambiante évolue. La guitare prend un autre virage et on se laisse porter dans un univers autre. Chaque morceau évoque des vues minérales. De temps à autre, le fond sonore fait entendre des voix lointaines.  Chaque morceau révèle un paysage minéral intense. Le tempo est lent et régulier. L’écoute est posée, cathartique. L’ensemble est onirique. L’intensité grandit. La cadence s’accélère comme les battements du cœur, tels des sons constants qui vous tiennent éveillé. Puis plus rien. Soupirs. Le silence presque éclate. Le fil des légendes se déroule. Tout s’accélère. Vertiges. La ligne de basse laisse place aux guitares.

Soudain, tout vacille. La structure s’ébranle. Vous ne savez plus si ce sont les vertiges qui prennent le dessus. Vous ne savez plus si vous marchez vraiment ou si vous êtes encore en plein rêve appréhendant l’image suivante. Peut-être est-ce un mélange de plusieurs univers ? Le voyage est doux, profond et trépidant.

Les collines se parent d’autres teintes. Du début à la fin, le décor est fort, déchirant presque. Allez-vous braver la tempête? Les éléments s’en mêlent. La pluie froide et drue vous claque le visage. La luminosité prend d’autres allures. Les ombres des nuages vous jouent des tours. Tout s’éteint. Mirages. Modulation. L’apaisement revient. La mélopée joyeuse en filigrane est toujours bien présente à qui sait prêter l’oreille.  Métamorphose. Tout se renouvelle.

Charlotte | Bokeh Me Not

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Hammock

Chers lecteurs, 

Parmi mes belles découvertes cette année, il y a ce duo de Nashville Tennessee,  « Hammock ». J’aime beaucoup ce que ce groupe propose. Leur musique est à la fois profonde, belle, envoûtante, puissante. Leur musique  résonne  à l’infini. 

L’écoute de ce groupe vibre de façon particulière et évoque bien des promesses. Les morceaux peuvent parfois paraître sombres presque comme une brume d’une estampe peinte à l’encre. Pourtant ils ne sont pas tristes. L’émotion perçue est grande empreinte de mystères, de luminescence. 

L’univers d’Hammock est comme une éloge de l’ombre douce, de ce qui reste en suspens. Restons attentifs à ces notes, à ces instants, le regard tourné vers la mer, assis à même le sable ou à même les galets sur une plage au détour d’une crique, les pensées rivées sur l’horizon, absorbées par tant de beauté. Et déjà le soleil au couchant nous fascine avec ses formes, ses couleurs nous entraînant vers une émotion paisible, forte, immense, belle. 

 

Une multitude de morceaux magnifiques à écouter sur le compte Spotify d’Hammock : 

 

Charlotte | Bokeh Me Not

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