Immersion

Aujourd’hui, je vous emmène en voyage et vous faire découvrir un instrument de musique que j’aurai aimé avoir appris à jouer. J’aime le son, la puissance et toute la palette de style qu’il est possible d’aborder avec cet instrument. Il ne s’agit pas de guitare. Je vous parle aujourd’hui de la trompette. La trompette qui est jouée dans un répertoire loin de celui que l’on peut entendre d’un orchestre classique. Là il s’agit plutôt de vous faire découvrir ou re-découvrir un musicien qui  mélange à la fois les façons de jouer, et surtout qui a la faculté et le génie de collaborer avec des artistes de toutes expressions artistiques, d’ horizons très différents.

La plongée au coeur du rythme et la vivacité sonore prennent tout leur sens.

Dans une même approche expérimentale, là en empruntant les couleurs au groove, à l’électro, des sons du monde. Il déstructure, reconstruit, décompose, recompose les phrases musicales, les notes, ré-arrange, s’approprie d’autres sons.. il est toujours sur le fil. Je suis totalement admirative de sa créativité et de son répertoire. Il joue généralement avec ses musiciens tous excellents (Marcello Giuliani, basse – Arthur Hnatek (batteur, percussions), Benoît Corboz (claviers) et parfois en solo. Il est juste génial car il a ce talent de collaborer avec des artistes de styles et d’horizons très différents. A chaque fois, ça fonctionne et c’est extra.

Le 6 avril 2014 au Musée du Quai Branly, Erik Truffaz nous a transporté au coeur du rythme celui qui associe la musique aux mouvements avec Kudu.

En l’occurrence, deux univers très différents combinaient la danse contemporaine et la musique avec le travail du chorégraphe sud-africain Gregory Maqoma et les sons de la trompette. L’ensemble à entendre et à voir était génial et original. Les mouvements, la gestuelle des danseurs donnaient l’impression de répondre aux notes jouées par le quartet.  Chacun puisait dans ce que les autres proposaient. La rythmique était à la fois dans les pas, les gestes que les percussions et le son doux presque feutré de la trompette. Il y avait une interaction permanente, évidente. L’ensemble fonctionnait  à l’unisson.

Human Being Human : concert visuel en images à la Gaieté Lyrique le 25 octobre 2014. Erik Truffaz à la trompette (solo), Dominique Mahut à la batterie, Murcof claviers (électro) chacun des musiciens improvisaient sur les images dessinées et projetées d’ Enki Billal, dessinateur BD sombre. 

Enki Bilal dessinait en live  projetant ses planches défilant sur un mur géant de plusieurs mètres de haut. Le public était complètement happé par le dessin et la musique.. La musique nous enveloppait littéralement, expérience dingue.. je garde un très bon et profond souvenir de ce concert même si j’appréhendais avant que cela commence car l’univers de Billal pour ce projet était particulièrement sombre, oppressant, carcéral, étouffant par la thématique d’une part sur le temps, sur la mémoire, le néant et le choix des couleurs ténues, tristes, fades, froides, violentes, noires. Et la musique a sublimé son œuvre, nous portait. 

Les vibrations apportées tant par l’image, le dessin, les couleurs, et les sons  se répondaient et c’était extra-ordinaire . Ce concert m’a particulièrement parlé, interpellé à bien des égards car je dessine aussi. Et ces dessins, ces personnages qui prenaient vie en grand format dans ce cube de la Gaieté Lyrique, le temps était suspendu. L’immersion était totale. Si vous avez à votre tour envie de vous laisser embarquer au coeur de cet univers haletant, puissant, sublime à la fois, c’est à écouter ici : 

Erik Truffaz & Murcof – Being Human Being (Album entier) 

Parmi des morceaux plus anciens et tout aussi géniaux, je vous invite à écouter  :

Mexico, Good News from Desert

 In Between 

The Secret of The Dead Sea

Dans le cadre du World Stock Festival, Erik Truffaz et ses musiciens ont présenté Doni Doni –  il régnait au Théâtre des Bouffes du Nord ce soir là du 17 novembre 2015 une ambiance lourde, bizarre, anormale et singulière.. c’était 4 jours après les attentats du 13 novembre. Ce concert  a failli ne pas avoir lieu… et puis… la puissance de la musique et la magie de celle-ci a pris le dessus et fait le reste. Chacun.e s’est laissé porter par la musique et c’était fabuleux.

Dans le cadre du Festival de Jazz à la Vilette, je suis retournée écouter Doni Doni le 7 septembre 2016 sous la Grande Halle de la Vilette, Erik Truffaz était accompagné par la chanteuse malienne Rokia Traoré. Et une fois encore, le mélange était puissant. C’était beau.

Charlotte | Bokeh Me Not

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