En hauteur

 » La photographe  » © Charlotte Mazalérat

Photographie prise le 19 février 2012, Paris 

 

Une jolie lumière hivernale d’après-midi rayonnait, un  jour d’hiver.

Il y a quelques jours, j’ai reconnu la perspective, le lieu de cette prise de vue, et de suite pensé à ce moment précisément, alors chers lecteurs, ce qui suit n’est autre que l’histoire de cette photographie.

C’était le Carnaval de Paris. Le cortège débutait place Gambetta puis descendait l’avenue avant d’emprunter d’autres rues. Ce jour là, j’avais retrouvé d’autres photographes qui avaient envie de faire des photos des participants des festivités elles-mêmes.  Nous avions décidé de nous placer au début du parcours, l’avenue est en pente.  Un attroupement dense, compact était déjà formé. Les gens qui se mettent en scène sont toujours plus faciles à photographier.

De mon côté, ce ne sont pas forcément ces derniers qui m’intéressent, ce sont les autres, les badauds, les passants, les spectateurs, ceux qui essaient de se frayer un chemin, ceux qui essaient de s’échapper. J’ai peur de la foule, peu importe la nature du rassemblement. Je me place toujours en dehors d’elle, en marge.  Cet espace en retrait est le meilleur pour observer les déambulations des uns ou des autres.

Les spectateurs donc me tournaient le dos. Quel intérêt de photographier des silhouettes de dos puisque ce sont les regards, les démarches, les allures qui retiennent le plus souvent et bien naturellement l’attention.

Devant moi, les personnes étaient engoncées dans leurs manteaux, statiques, immobiles.

Comme pour mieux voir, cette jeune femme avait la place idéale. Ce n’est pas tant de la voir en équilibre, en hauteur qui a fait que j’ai déclenché à cet instant précis. C’était de la voir, à son tour capter un moment du Carnaval dont je ne me souviens absolument pas avec un appareil qui n’est pas un appareil photo. Non loin d’elle, une autre les mains sur ses oreilles se protégeait du bruit, de la cacophonie ambiante. 

 

 

 » Peu importe l’outil, ce qui compte, c’est votre vision
et votre regard. La photographie est un langage visuel.
C’est un échange. Un partage. »

Stanley Greene 

 

 

 

 

Charlotte | Bokeh Me Not

Merci de ne pas utiliser le contenu de ce blog – textes et/ou photographies – sans ma permission et sans en indiquer la source https://bokehmenot.fr/