Le crépuscule et l’aube

Parmi les instruments à vent dont beaucoup me plaisent pour leur sonorité, ce sera l’occasion d’y revenir à d’autres moments.  Un a une place à part. Il s’agit du saxophone. 

Comparé à d’autres, ce dernier est relativement récent. Peu de pièces ont été écrites pour lui. Cette particularité donne aux saxophonistes la possibilité de créer leur propre répertoire. Il en sera d’ailleurs question prochainement en vous présentant des morceaux et/ou des saxophonistes dont j’apprécie l’univers dans des styles et des expressions très différents. 

Pour l’heure,  je commence par le saxophone soprano et plus spécifiquement par une artiste. Le saxophone soprano a été beaucoup utilisé pour  les interprétations et jeux de jazz, jazz klezmer avec des influences plus orientales, blues ou des pièces plus contemporaines. 

Il est souvent confondu avec la clarinette. Pourtant, en orchestre dit classique, c’est rare d’avoir des saxophones soprani. Il est apprécié pour les compositions contemporaines. Il sonne en si bémol et possède la même tessiture que le hautbois. 

Jouer du saxophone soprano dans des oeuvres classiques ou bien du reste avec une approche classique, cela  sonnerait-il bien ?

La réponse est assurément positive. Enfin, ce n’est que mon avis. En effet, le plus bel exemple à ma connaissance revient au talent de la musicienne australienne, Amy Dickson. 

Son approche est classique. Elle est étonnante car elle joue du saxophone soprano comme s’il s’agissait d’une clarinette alors que justement les deux instruments sont de familles proches mais restent incontestablement très  différents. 

Ce qui rend la sonorité magique est sa façon de jouer ou plutôt de souffler. Le son émis est fluide. En effet, elle utilise la respiration circulaire. Il s’agit d’une technique utilisée par les musiciens qui jouent des instruments à vent afin de produire un son continu, sans interrompre la respiration. Autrement dit, cela revient à inspirer et expirer en même temps. De cette façon, elle peut jouer de longues phrases avec amplitude. 

Amy Dickson a cette faculté de s’approprier des compositions écrites par des compositeurs contemporains tel que Philip Glass. L’agilité associée à la musicalité de la musicienne révèlent un savoir-faire étonnant. L’album Glass paru en 2017 en est un parfait exemple. 

Extrait de l’album  » Glass  » avec cette adaptation du concerto pour violon de Philip Glass pour saxophone : 

Elle repense des mélodies du répertoire classique comme celles de Gabriel Fauré, Claude Debussy, Frédéric Chopin. Sa façon de jouer est comme une évasion poétique, à la portée de tous. Il se dégage une volupté certaine. Ainsi, son album « Dusk & Dawn » autrement dit « Le crépuscule et l’aube »  sorti en 2013 est fabuleux.

Extrait de son album Dusk & Dawn : La Strada 

Extrait de son album Dusk & Dawn : Pavane

Amy Dickson joue également du saxophone alto avec toujours cette approche classique. Ce qui n’est pas banal pour un tel instrument. C’est également magnifique. 

Extrait de son album Dusk & Dawn : Smoke Gets In Your Eyes

Enfin, l’écoute intégrale notamment de  Dusk & Dawn est disponible sur la chaîne Spotify de l’artiste. Prenez le temps de l’écouter en entier.

C’est à la fois  très beau, captivant, joyeux, inspirant. 

  • Pavane, Op. 50 (Arr. for Saxophone and Orchestra)
  • Farinelli
  • Casta Diva
  • Smoke Gets In Your Eyes
  • In the Neighbourhood
  • La Strada
  • Milonga Del Angel
  • Dr Gradus ad Parnassum
  • Skylark
  • Touch Her Soft Lips and Part
  • I Only Have Eyes for You
  • Nocturne No. 2

 

Charlotte | Bokeh Me Not

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