L’attente

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Une photographie vaut mille mots.  Tout se joue lors d’une prise de vue.

Plusieurs personnages d’un autre âge presque se côtoient, s’observent. 

Si l’on pouvait faire parler les murs, ils nous raconteraient ce que les oreilles ne peuvent entendre, ce que les yeux ne peuvent voir.

Les teintes ocres comme abasourdies par le soleil de plomb m’ont interpellées.

L’ambiance inerte de l’ensemble est saisissante. La ruelle est déserte. On ne perçoit ni un souffle ni un filet d’air. Le temps semble  figé.

La façade vétuste de la maison, son balcon, sa rambarde rouillée, ses rideaux désuets, les portes avec cette peinture écaillée, l’enduit parti donnent un climat étrange. 

Trois éléments vivants contrastent cette atmosphère vide de ce paysage fantôme.

Ainsi, une note bleue laisse respirer le regard en apercevant le ciel. Les branches de l’arbuste touffu et la plante qui s’est frayée un chemin entre les failles au sol apportent la note végétale.

Enfin, il y a ce chat. Il est seul. Assis. Il se fond dans le décor. Camouflé. Il guette. Il est au premier plan. Il fait partie intégrante du lieu.

L’ocre clair règne en maître. Le pelage de l’animal semble se confondre avec les teintes des murs de la maison lui faisant face. 

Impassible.

 

 

5 août 2011

© Charlotte Mazalérat

 

 

 

 

 

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Charlotte | Bokeh Me Not

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Outrenoir

Il est obtenu grâce au broyage végétal, minéral, organique, de synthèse.

Il est pluriel. Ébène,  de Chine,  de charbon, de seiche, de fumée, de carbone, d’ivoire, de jais. Pourtant de même facture, chaque appellation désigne une nuance. Une nuance dans la façon dont est renvoyée la lumière et par laquelle cette dernière est perçue. Il peut tendre vers des verdâtres voire certains jaunâtres.

Dans la nature, il est pierre de lave, charbon et sa teinte est intense. Chez les végétaux, il se fait plus rare, on le rencontre chez certaines tulipes, certaines roses trémières, certaines iris. Bien que très foncées, elles tendent vers des notes incarnates voire violines. Continuer la lecture

Magenta

On le dit Anglais, de Bourgogne, Bismarck, cardinal. Il peut être de Mars, de feu, de sang, de passion, de bonheur.

Il est tantôt amarante, bordeaux, brique, cerise, corail. Il lui arrive de virer à l’écarlate, façon fraise écrasée mais pas encore cramoisie. Il se pare de fushia ou de grenadine, en s’élevant d’un ton, il vire au prune, associé au pourpre, on obtient le grenat, incarnat, l’incarnadin, voire le nacarat. Plus fantaisiste il passe-velours, façon terracota. Soudain il tend au rose vif. Continuer la lecture

Cyan

D’une exploration abyssale, au détour des ruelles, il invite aux voyages. L’imaginaire prend le relais et d’un coup est aspiré au cœur de motifs irréels.

Selon les envies, il est tour à tour pastel de Guède, acide, électrique ou roi. Il emprunte des allures précieuses du lapis-lazuli, voire à celles du saphir ou de certains topazes. Continuer la lecture