Le retrait du monde

« Elles sont comme des fleurs  des chemins

au hasard du vent. » V. Brindeau

 

 

Chers lecteurs, les orages des dernières heures ici et là sont venus atténuer les températures pénibles des derniers jours. Le fond de l’air est  plus plaisant.  La quête de la fraîcheur se poursuit.

L’effleurer de la paume de la main, s’allonger et rêver, deviner ses notes herbacées, percevoir les fragrances boisées, anisées, balsamiques de son parfum révèlent des moments inspirants. Poser ses yeux et ressentir la douceur, la fraîcheur, ainsi, j’aime la contempler, l’observer, la photographier. M’approcher le plus près possible et découvrir un monde minuscule. Son habitat est varié.

Tapie dans l’ombre, à l’ombre le plus souvent, elle est l’ empreinte vivante des songes. Continuer la lecture

Aimer la pluie

Par temps gris, lorsque les nuages dansent, il suffit de lever les yeux, prêter l’oreille pour écouter le vent. Il lui arrive d’être abrupte, battante, brève, continue, drue, diluvienne, fine, glacée, précipitée, tiède, torrentielle, tranquille.

Si le vent s’en mêle, selon la saison,  elle s’abat par averse. Parfois, c’est plus agréable, il  bruine, un petit crachin illumine. Les gouttes d’eau soudainement s’affolent, la colère  des éléments prend des allures de déluge. Sous d’autres latitudes, elle est grain. En Mars, on a coutume de dire qu’elle est giboulée. L’air se rafraîchit, elle se transforme subitement en grésil. L’instant suivant, ce sera une ondée. Tant qu’elle ne tombe pas en  trombes, et si étourdi-e-s sans parapluie, on pouvait éviter de se prendre la saucée, c’est sûr, la pluie est plurielle et ne laisse personne indifférent. La pluie exaspère autant qu’elle captive. Bien souvent, elle est détestée. Elle joue aussi avec notre humeur. Continuer la lecture

Ici commence l’histoire

Il y a bien des choses, des objets que l’on pose, que l’on range, que l’on trie, que l’on empile, que l’on déplace, replace, remplace, retire, ajoute sur les étagères de nos intérieurs. 

Les livres font-ils partie de ces objets ?

L’atmosphère des librairies, des bibliothèques me plaît. Plus jeune, parmi les domaines qui m’intéressaient, le monde de l’édition m’attirait. L’ intérêt pour les livres est resté. J’aime les livres, les carnets, les recueils, les livrets, les écrits en un, en plusieurs volumes, illustrés ou non, le papier qui a été  choisi, la texture des pages (fines, épaisses, glacées, transparentes), la façon dont l’ouvrage a été relié, assemblé, la typographie utilisée. L’aspect de la couverture est important, celui du dos également. Un livre est un objet précieux dont il faut prendre soin. Il est utile. Il sert à faire voyager, rêver, penser, imaginer, découvrir, explorer, transmettre, apprendre.  

Le livre est un support d’une œuvre de l’esprit, et n’est pas un objet comme un autre.

Ici commence l’histoire sur un site dédié aux illustrateurs et dessinateurs. Il était question de Walter Moers, un auteur et illustrateur allemand de bandes dessinées, et de livres fantastiques illustrés. En lisant les commentaires puis les premières lignes de l’ouvrage, j’avais envie, à mon tour de me le procurer d’urgence. 

Je me suis dit, j’irai en librairie et s’il n’est pas en rayon, je le commanderai.

Les événements ne se sont pas tout à fait déroulés aussi facilement. Il faut dire que, ce livre se mérite telle une chasse au trésor. 

Au gré des déambulations parisiennes, chaque fois que j’entrais dans une Nième librairie d’occasion, à la question  : Avez-vous CE livre :… , la réponse était négative. Jusqu’au jour, où je me suis rendue chez Gibert Joseph boulevard Saint-Michel pour tout à fait autre chose. Un vendeur s’adresse à moi et me dit : « Bonjour, pouvons-nous vous aider ? Parmi mes recherches du moment, j’ai pensé à poser cette fameuse question. Et de répondre, Bonjour, oui vous pouvez peut-être.. : Je recherche depuis longtemps  CE livre….. A tout hasard, l’avez-vous ? «  Il consulte le fonds. Et rien. Déçue. Il ajoute, si vous le souhaitez, laissez-nous vos coordonnées, si jamais une personne le remet en vente, vous serez immédiatement prévenue et s’il vous intéresse toujours, il sera pour vous ! Après tout, pourquoi ne pas procéder ainsi. Cela revient à jeter une bouteille à la mer avec un message à l’intérieur. Personnellement, je n’ai jamais essayé. Le message enfermé dans la bouteille de verre, porté par les flots et les courants fini bien par arriver. 

Les semaines passent.

Puis, j’ai décidé de l’emprunter en bibliothèque. L’année dernière, donc, au moment de sa découverte, j’ai consulté le catalogue en ligne des bibliothèques de la ville de Paris, cinq exemplaires étaient répertoriés. Cependant, tous étaient réservés. Un  seul exemplaire était disponible. Alors, je me suis rendue à la bibliothèque du 13e arrondissement, proche de la Place d’Italie, m’apprêtant à entrer, j’ai trouvé portes closes, lumière éteinte. J’ai cru m’être trompée dans les horaires.

Sur la porte : un panneau mentionnait ceci :

«  La bibliothèque est fermée jusqu’à nouvel ordre. Nous avons subi une inondation. »

Décidément !

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