Kaléidoscope

Qui n’a pas un jour secrètement rêvé de voir la Terre depuis l’espace ?

Voyager, explorer, découvrir des paysages magnifiques est possible grâce à ce puzzle.

A travers des images satellites étonnantes, on voyage en découvrant notre monde depuis les étoiles. Ainsi, on passe d’un continent à l’autre, d’un volcan à une étendue désertique, d’un massif rocheux aux deltas de rivières… Chaque paysage est un tableau. 

Le jeu consiste à retrouver l’imbrication parfaite des paysages en arrêtant de faire tourner les cercles rotatifs découpés dans l’image. Les illustrations sonores correspondent aux sons de l’espace enregistrés à bord des navettes spatiales.

Les niveaux de difficulté augmentent au fur et à mesure. Parallèlement, l’effet kaléidoscope s’amplifie. Chaque fois qu’un paysage est reconstitué, la légende du lieu s’affiche au bas de l’écran. En cliquant une fois de plus, de nouveaux fragments semblent danser, tournoyer et vous incitent à révéler un autre lieu. L’exploration semble infinie.  

Cette interface ludique, hypnotique permet de stimuler son acuité visuelle, son sens de l’observation, sa curiosité, sa patience. La lecture de la légende donne envie d’en savoir davantage. 

C’est aussi une belle façon de valoriser les fonds audiovisuels de la NASA et de l’ESA (European Space Agency). La présentation à la manière d’un kaléidoscope est bien pensée.

Aperçu fixe d’un paysage à recomposer. 

La navigation est plus aisée depuis un écran d’ordinateur avec le curseur de la souris. Chaque fois que vous vous connectez sur le site, ce dernier vous propose l’énigme suivante. Vous poursuivez ainsi votre exploration à votre rythme. Si entre temps, vous avez effacé l’historique de votre navigateur, le site vous proposera de recommencer votre voyage. 

À votre tour d’explorer la Terre en cliquant ici.

 

 

Charlotte | Bokeh Me Not

Merci de ne pas utiliser le contenu de ce blog – textes et/ou photographies – sans ma permission et sans en indiquer la source https://bokehmenot.fr/

Le temps d’un soupir

« Le Printemps dans ma cabane,

absolument rien

absolument tout. » Issa

 

Chers lecteurs, cela fait un moment que je n’ai rien écrit ici. Cela fait un moment que je souhaite aborder ce qui va suivre. Parfois les idées sont là mais l’écriture et l’inspiration ne sont pas toujours accordées. L’inspiration s’apparente aux feuilles  de thé déposées au fond d’une théière qui exalteront leurs parfums grâce à la combinaison de deux éléments : la température de l’eau associée à la durée de l’infusion.

Nous sommes présentement dans un temps particulier. Il n’y a pas si longtemps encore, nous étions contraints de rester enfermés à domicile, assignés à résidence. Pendant cette période singulière, vous l’avez peut-être entendu, vécu, vu, ressenti ou peut-être pas ou peut-être avez-vous eu l’impression de le saisir.

Au delà du son, au delà de l’instant : à lui seul, il est à la fois un espace, un temps, une durée, un son, un rythme.

Il représente l’absence ou la présence. Il est plein, il est vide. Il est le début, il est la fin. Motus, il devient une promesse. Il est réel ou imaginaire. Il est heureux ou  douloureux, réconfortant ou pesant, apaisant ou dérangeant, perturbant ou bienveillant. Énigmatique. Insaisissable.

Il est cet ordre donné sur un ton abrupt, ferme, dit avec agacement parfois permettant de se faire entendre, se faire respecter, pour faire cesser un chahut, pour réclamer l’attention. Qui n’a pas un jour  entendu cette injonction ? 

Il est là, immuable, entier. Il est bref tel un préambule centralisant toute la concentration des tireurs masqués sur les pistes d’une salle d’armes avant que l’assaut ne soit donné, et que ne teintent le tranchant des lames de sabres, d’ épées ou de fleurets. Il est inodore, il est sonore. Il est rien, il est tout. Il est autant redouté que guetté. Il est pesant, il est bienfaisant. En avez-vous déjà vraiment fait l’expérience ? 

Soudain, un ange passe.

Lors d’autres circonstances, ne dit-on pas de lui qu’il est d’or ?

L’avez-vous déjà vu ? C’est de lui dont je vous parle depuis quelques lignes.

Il est expressif. Il fédère. Il rassemble. D’ailleurs lors des tournages liés à l’élaboration de navets ou de chefs d’œuvre dédiés au 7e art, le réalisateur le réclame, le clame pour séquencer les scènes, pour capter et focaliser l’attention  des équipes de techniciens, de figurants sur ce qui se joue, se dénoue comme si la collection de séquences dépendait de lui seul.  Silence.. on tourne !

En avez-vous fait vraiment l’expérience ? Loin du tintamarre des villes, les citadins  loin du tumulte quotidien le recherche,  en  s’accordant une pause  pensant le trouver à la campagne, le ressentir au bord de la mer, le visualiser à la montagne .

Tendez l’oreille. Vous entendrez moins de bruit. Vous trouverez la tranquillité, le repos, la sérénité. Est-ce vraiment cela ? Non. Bien sûr que non. Ecoutez-mieux, concentrez-vous.  Il y aura toujours le murmure du vent, le frémissement des feuilles des arbres, le clapotis des vagues, le chant des oiseaux, les rires des uns ou les pleurs des autres, le vrombissement d’un moteur d’auto, de moto, de bateau. Même dans la nuit noire à la campagne, le bois des meubles chantera,  en marchant sur la pointe des pieds, le crissement du parquet rompra cette absence de sons que vous pensiez un moment avoir perçue. Dehors, les oiseaux se sont tus. Pourtant, est-ce pour autant silencieux ? A peine perceptible à l’oreille humaine, le battement d’ailes d’un vol furtif d’une chauve-souris viendra contrer votre perception. Il y aura toujours un tintement si faible soit-il. 

"Soudain une ombre passe. Le vent. " Santoka Taneda

« Soudain une ombre passe. Le vent.  » Santoka Taneda

Quel peintre, quel photographe, quel écrivain n’a pas cherché à révéler sa présence ?

S’il était un paysage, lequel serait-il ? Serait-ce un terrain vague ? Serait-ce une étendue glacée sur l’un des pôles ? Serait-ce un désert de sable brûlant ? Serait-ce une mer d’huile, sans houle, sans vent ? Serait-ce le regard porté sur l’horizon à l’aube ou au crépuscule ? 

Fait-il alliance avec l’indifférence ou bien les non-dits ? 

On dit de lui qu’il peut secouer les consciences.

Il est redouté. Il est convoité. Il est précieux. Il est fuit.  Il s’apparente parfois à une gêne, à une  peur. Il peut être glacial. Il peut être heureux, secret même. Interdit. En accord avec soi-même, il est plénitude et permet de révéler la paix intérieure. Il ne fait pas dans l’à peu près  ni la demi-mesure. Il est un, il est rien, il est tout.

Lui, c’est le  Continuer la lecture

L’Hippocampe

L’empreinte du temps, la magie de l’instant, jouer avec la lumière, défier l’ombre, analyser les formes et les lignes, magnifier les rythmes sont passionnants pour une photographe. La démarche pour moi consiste à saisir instinctivement avec une réflexion induite ce qui m’interpelle. Je n’attends pas davantage, je déclenche. Passionnée également par les bokeh, abordés  ici dans ma présentation, c’est ma façon d’écrire avec la lumière et jouer avec elle. 

En quelques secondes, une séquence du temps est immortalisée, gravée, figée. Elle est déjà un souvenir. 

Ce qui m’intéresse en photographie, c’est pénétrer l’essence de la lumière, explorer le coeur de la matière, défier l’ombre, imaginer ce qu’offre la nature dans ce qu’elle a de plus frêle, de plus fort, de plus beau. 

Révéler la beauté qui a retenu le temps d’à peine une seconde l’attention  portée à une nature en éveil, engourdie d’une nuit de Printemps. 

Puis, vient  la façon réfléchie et innée de composer avec les lignes, les formes, les volumes et les courbes. Le rythme qui en émanera influencera  le style de l’image et lui donnera son caractère.   Chaque fois, le défi consiste à faire en sorte que l’image visualisée mentalement, puisse « tenir » dans le cadrage imposé par l’outil: boîtier et focale. 

De là une histoire naît: une image, une photographie. Puis viennent les lignes celles composées avec les mots. Parfois, ce sont elles qui surgissent avant l’image. 

 

Ce matin là, j’ai vu des perles de nacre secrètes, des boutons de rosée cristallins, à l’éclat précieux et fragile.

Une ondulation marine d’un coquillage végétal s’est révélée dans la quiétude de l’aube.

Une vague calme du vent célébrant l’instant d’un matin cachant un chaleureux mystère a permis à mon regard de déceler la beauté céleste enroulée dans une goutte d’eau.

Le regard posé sur l’infiniment fragile, on entendait presque le tintement d’un écho sibyllin.

 

Ma photographie n’ illustre pas le texte. Mes lignes ne sont pas là pour expliquer l’image. Elles sont les éléments qui participent à une composition. Elles sont dénominateur commun.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’hippocampe, 10 avril 2011

 © Charlotte Mazalérat 

 

Charlotte | Bokeh Me Not

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L’attente

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Une photographie vaut mille mots.  Tout se joue lors d’une prise de vue.

Plusieurs personnages d’un autre âge presque se côtoient, s’observent. 

Si l’on pouvait faire parler les murs, ils nous raconteraient ce que les oreilles ne peuvent entendre, ce que les yeux ne peuvent voir.

Les teintes ocres comme abasourdies par le soleil de plomb m’ont interpellées.

L’ambiance inerte de l’ensemble est saisissante. La ruelle est déserte. On ne perçoit ni un souffle ni un filet d’air. Le temps semble  figé.

La façade vétuste de la maison, son balcon, sa rambarde rouillée, ses rideaux désuets, les portes avec cette peinture écaillée, l’enduit parti donnent un climat étrange. 

Trois éléments vivants contrastent cette atmosphère vide de ce paysage fantôme.

Ainsi, une note bleue laisse respirer le regard en apercevant le ciel. Les branches de l’arbuste touffu et la plante qui s’est frayée un chemin entre les failles au sol apportent la note végétale.

Enfin, il y a ce chat. Il est seul. Assis. Il se fond dans le décor. Camouflé. Il guette. Il est au premier plan. Il fait partie intégrante du lieu.

L’ocre clair règne en maître. Le pelage de l’animal semble se confondre avec les teintes des murs de la maison lui faisant face. 

Impassible.

 

 

5 août 2011

© Charlotte Mazalérat

 

 

 

 

 

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Charlotte | Bokeh Me Not

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Romance in the air

Romance in the air © Charlotte Mazalérat

Photographie prise le 29 octobre 2011, Paris. 

Au cinéma, ce pourrait être une fiction inspirée de faits réels.

Certains photographes, peu importe le style, avec ou sans personnages ont besoin de repérer les lieux, faire des essais de lumière, de cadrage, s’imprégner d’une atmosphère avant toutes prises de vue. Cela dépend de la manière avec laquelle on aborde la photographie.

Je ne fonctionne pas comme cela. Un instant me plaît, attire mon attention, je déclenche. 

Aujourd’hui, je vous présente cette photographie. Rien est net, je vous l’accorde. Et alors ? Les peintures, les dessins ne le sont pas toujours. Un peintre n’aborde pas nécessairement un sujet figuratif, identifiable. 

Telle une vue prise à la dérobée, pourriez-vous penser, il s’agit de l’ abstraction pure de l’instant.

Vous avez ou vous aurez envie peut-être de savoir ce qui se joue sur cette scène. En effet, on ne distingue pas très bien ce qui a bien pu se passer. Le cerveau cherche toujours par analogie à comprendre, à retrouver des formes connues pour avoir l’impression de mieux voir. Pourtant, si je vous révèle en détail la situation, quel est l’intérêt ? Verrez-vous mieux ? 

Romance in the air pour reprendre l’intitulé attribuée à ma prise de vue est avant tout une ode à la lumière en pleine pénombre.

Cette image est une romance des ombres et des mouvements.  C’est une pause longue d’un instant furtif. C’est une virgule dans une phrase trop longue. Le réverbère à cet endroit était cassé. Il tombait des cordes. Plutôt que de me mettre à l’abri et d’éviter que mon boîtier prenne un bain, j’ai déclenché. C’est ce que j’aime : entrer dans l’instant, entrer dans la matière, saisir des brèves de vie, des instants passants, parisiens pressés, un trottoir bondé, sous la pluie.  

Vous resterez donc sur une énigme, un mystère. Votre imagination prendra peut-être le relais.

Une photographie vaut mille mots. Un instant se passe de paroles. 

Charlotte | Bokeh Me Not

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