Les lampes vertes

Dans toutes les villes du monde, plus ou moins étendues, plus ou moins bien desservies, le meilleur moyen de se déplacer d’un quartier à un autre, passer du centre, ancien bien souvent vers la périphérie est d’avancer à pied. En marchant à son rythme, plus ou moins longtemps, il arrive parfois que l’on ressente le besoin de faire une pause.

Déambuler, arpenter, flâner, se presser pour se mettre à l’abri de la pluie, s’accorder un moment pour se désaltérer autour d’une boisson fraîche ou chaude selon les envies, les humeurs, les caprices de la météo, j’ai découvert ce lieu tranquille, facile d’accès, à la jonction de différents quartiers.

Par temps gris, par temps frais, par temps de pluie ou simplement par envie de se poser et regarder les gens passer,  ce lieu était une escale idéale.

L’accueil était sympathique, chaleureux. La salle de taille moyenne avait une grande hauteur sous plafond, agrémentée de lampes vertes suspendues. Sur chaque table était posé un petit vase différent avec des fleurs fraîches. Le lieu était sans prétention mais on pouvait y rester le temps de savourer un très bon café avec de délicieuses et savoureuses petites brioches à la cardamome faites maison. Ces brioches moelleuses étaient chaque fois bienvenues au moment de  « fika », comme disent les suédois, autrement dit : « prendre le temps de faire une pause ». 

 

Café Eugenia
Kungsträdgårdsgatan 12,
111 47 Stockholm
Suède

Charlotte | Bokeh Me Not

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Les Veilleurs

Cet Été, j’ai eu envie de retourner les voir. Malheureusement, dans ce contexte chamboulé, la collection était inaccessible. Il est de nouveau possible d’aller leur rendre visite. Cela fait un moment chers lecteurs que je souhaite vous faire découvrir ce qui va suivre. Je tenais à y retourner tellement la rencontre avec ces protagonistes m’avait plu. Hier après-midi, j’ai ressenti les mêmes émotions qu’il y a trois ans. Continuer la lecture

Les couleurs du Quai Voltaire

A peine passé le seuil de la porte, le temps est suspendu. Un monde s’ouvre à vous,  celui des couleurs, des pigments sous toutes leurs formes, apparences et consistances : en pâtes, liquide, en poudre, solide, en copeaux, en carrés, en pots, en godets. Un parfum enivre le lieu. Il est caractéristique, plaisant. Un mélange de fragrances boisées se confond avec celles des huiles et un soupçon de térébenthine. L’ensemble fait penser au parfum singulier de la cire avec laquelle le temps patine les créations. Continuer la lecture

La Maison du Pastel

Un dessin naît à partir d’une idée bien souvent sur une feuille de papier avec un ou plusieurs pigments.

Chers lecteurs, aujourd’hui, au fond d’une cour pavée en retrait de la rue se trouve un lieu unique dans lequel on se sent bien. Il n’est pas très grand mais abrite bien des trésors. A l’intérieur, on est comme un enfant gourmand dans une confiserie artisanale, chargée de secrets, chargée d’histoire.

Ce lieu n’est autre que la Maison du Pastel située au 20, rue Rambuteau à Paris.

Ce n’est pas là que sont fabriqués les bâtonnets, tous plus beaux les uns que les autres. C’est là qu’est le magasin. Des tiroirs de bois, des coffrets déclinent par teinte distincte une profusion de couleurs aux noms évocateurs. La collection compte aujourd’hui 1200 teintes.

Le pastel ? Cette matière est bien connue des artistes-peintres. On peut en distinguer deux sortes. Ceux à base d’huile, j’y reviendrai à un autre moment et ceux à base d’eau. C’est de ceux-là dont il s’agit.

Le pastel sec n’est autre que de la poudre de pigment confectionné en bâtonnets.

L’histoire de cette Maison remonte à 1720 et fait de cette institution la plus ancienne maison de fabrication artisanale de pastels au monde. Les pastels Roché doivent leur nom à Henri Roché, pharmacien-chimiste qui a élaboré une recette de fabrication. Cette recette secrète est transmise de génération en génération. Isabelle Roché, issue de la quatrième génération perpétue le savoir-faire ancestral et applique les mêmes procédés aujourd’hui. Chaque gamme est confectionnée, façonnée à la main.

Certains pigments évoluent dans le temps tenant compte de leurs origines végétales, minérales, des dosages, du temps de séchage. 

Ce lieu est unique. Tout est en bois.

Les teintes sont comme des notes de musique. Elles sont classées par gammes. Chaque teinte est dégradée en neuf nuances, de la plus foncée à la plus claire. L’écart d’un ton est subtil et confère à l’ensemble une harmonie. Ce n’est qu’à un pas de danse de la musique. 

Le pastel sec Roché est fascinant. En effet, avant même de le toucher, de l’utiliser, le regarder simplement est déjà une façon de se l’approprier. C’est un peu le même phénomène lorsque vous entrez chez un maître chocolatier. Tout vous fait envie. Ce n’est pas simple de choisir parmi les assortiments.  Vous pouvez y rester un long moment. 

L’aspect du pastel en lui-même est à la fois doux au touché, poudreux, vivant, éthéré, délicat, solide, léger, pur. Chaque couleur est vivante, vibrante. La luminosité est incroyable. Magique. Chacune couleur est exceptionnelle, unique. Les teintes captent à la fois très bien la lumière et la magnifie lorsque la poudre de pigment épouse, accroche le grain du papier.

Au delà de dessiner, on tient au creux de la paume de la main, des bâtonnets de poésie en poudre qui ne demandent qu’à s’exprimer à voix haute. 

 

 

Charlotte | Bokeh Me Not

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