Aux Racines de L’Art Brut

De l’autre côté de la place, mi-novembre, une série de dessins  a retenu mon attention. 

De prime abord, cela pouvait paraître dérangeant, étrange, bizarre. Il s’agit d’une exposition à la fois déroutante et déconcertante. La démarche d’une telle thématique est inattendue.

En effet, La Folie en Tête Aux Racines de l’ Art Brut exposée jusqu’au 18 mars 2018 à la Maison de Victor Hugo, place des Vosges à Paris, est avant tout un hommage. Un hommage rendu en premier lieu au frère de l’écrivain, Eugène et à Adèle, la fille de Victor Hugo, tout deux atteints par la folie. L’hommage est rendu en second lieu aux auteurs des dessins. 

Au 19e siècle, les patients souffrant de troubles psychiatriques étaient moins enfermés. Le traitement à leur égard évolue. Les médecins essayaient de les guérir.  Ainsi, au fil des années, certains psychiatres se sont intéressés aux compositions dessinées de leurs patients et les ont conservés, collectés. Ce sont ces collections aussi variées que diverses qui nous sont présentées. 

Ainsi, on peut voir une variété de dessins mélangeant différents styles. L’identité des auteurs n’est pas révélée du fait du secret médical liant praticiens et patients. Ces derniers étaient connus par leurs initiales ou par des pseudonymes.

Ainsi, les pensées, idées, névroses sont couchées telles quelles, brutes sur les feuilles de papier plus ou moins grandes. 

Les traits, les lignes sont précis. En noir, en couleur, au crayon. Peu importe ce qui est représenté.

Certaines illustrations sont amusantes alors que d’autres semblent compulsives.

Certains dessins m’ont fait penser à des sons. On peut y percevoir aussi bien des motifs naïfs voire enfantins tandis que d’autres seront plus élaborés, voire très complexes, totalement surréalistes ou  plus académiques.

On peut y voir des symphonies belles ou amusantes à écouter tandis que d’autres ressemblent à des cacophonies inaudibles, des interférences embrouillées et incompréhensibles.

Ainsi, une observation prend le pas sur la découverte de l’oeuvre suivante. Des traits, des séries de signes laissent place aux gribouillages en tout sens. Ce qui est particulièrement étonnant, l’ensemble à regarder reste harmonieux. 

Les collections présentées sont des témoignages d’une autre réalité. Cette exposition mérite d’être vue. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Charlotte | Bokeh Me Not

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