À quoi rêvent les arbres lorsque leurs racines dorment ?

Telle une goutte d’eau posée sur une bulle de savon. Le jour sourit même s’il fait gris même sous la pluie. Le temps est suspendu aux accords. En équilibre, le murmure du vent passe. L’atmosphère presque plaintive donne à ces phrases une ampleur solide. La nuance se distingue à peine.

Le temps n’a pas de prise. Au contraire. L’espace est grand, l’air circule. La fenêtre est grande ouverte. Le son et l’art de la musique se reflètent. On perçoit la musicalité cristalline d’un miroir d’eau.

Écrire c’est comme contempler la nature. Un rien égaye votre curiosité.

Son jeu au piano est éternel. Il s’associe aux grands paysages où seules les cordes frappées se retrouvent au cœur de la forêt. À quoi rêvent les arbres lorsque leurs racines dorment ?

Par moment, la perception du vacarme du monde s’immisce donnant une gravité certaine aux accords voire un énervement contenu et fugace. Cette exploration tubéreuse ancre les sens. Son exploration se fixe. Ses phrases s’étirent, s’allongent. Sa musique est légère et aérienne. Certains moments laissent penser le contraire tant leur nature est fragile en apparence.

Les mélodies sont recherchées et immersives. L’esprit s’élève. L’ambiance est chaleureuse et limpide, accueillante. Les notes de piano passent de la clarté à la quintessence.  Parfois, les lignes mélodiques s’égarent puis se concertent à nouveau.

L’impression que la pente soudainement est raide, vertigineuse. La douceur des notes à nouveau teinte.  La lumière brille dans l’obscurité. Un sentiment de pureté se dégage.

Ainsi en 2012, il donnait son dernier concert dans son pays natal, au Japon. Il fait partie de ces grands pianistes de jazz. Son style n’appartient qu’à lui. Inclassable. Il définissait ses compositions telles « un son et des harmonies flottants » empreint d’improvisations. Masabumi Kikuchi s’est éteint en 2015 à New York.

Quand on aime la musique, la jouer et/ou l’écouter, on s’accorde des pauses, des plages de silence. Si le silence avait une musique, ce pourrait être la sienne quand il joue seul.

On ressent une pureté certaine quand on l’écoute jouer seul au piano. Ses albums sont là pour en témoigner. Il suit sa voie intérieure,  fauve et inattendue. Au loin, l’oreille perçoit l’écho des notes. On est entre le sommeil et l’éveil, entre le rêve et le réel.  

De toute évidence ce rêve est réel et de toute beauté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Charlotte | Bokeh Me Not

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