A l’origine de ce blog, il y a une artiste dans l’âme avec  la découverte de la musique  en apprenant à lire les notes sur une portée et ce, avant de savoir lire et écrire et combiner les lettres. La pratique du solfège s’est poursuivie. La mélodie des sons a ensuite pris place grâce à la pratique d’un premier instrument à vent puis d’un second  entre temps ponctué d’un silence de quelques années.

Parallèlement à la musique, le dessin est entré en scène puis s’est imposé. Les arts graphiques m’ont permis de donner vie aux lignes et faire transpirer les matières.

La photographie s’est présentée ensuite telle une évidence. Elle me servait au début de « béquille » pour illustrer dessins et croquis telle une « épingle dans l’œil » pour expliquer là où je voulais en venir. Puis je me suis laissée prendre au jeu.

De la lecture des rythmes sonores, à ceux des pigments, je suis passée à celle de la lumière.

Mais alors, que peut bien signifier  « Bokeh Me Not » ? 

La musicalité résonne par les mots, par la façon de les dire et par celle de les écrire. « Bokeh Me Not » est une composition sonore, prononcée  [ Boké Mi Note ]. Il représente surtout un jeu de mots poétique et un jeu de sens que j’ai inventé.

« Bokeh Me Not » est d’abord un clin d’œil à la photographie. En effet, le « Bokeh » prononcé [ Boké ] est un terme japonais désignant un flou d’arrière-plan permettant de détacher le sujet du fond par une profondeur de champ restreinte. C’est un procédé technique photographique. C’est une autre façon de capter la lumière, de jouer avec elle. Il me fascine car il est mystérieux, exigeant et amusant. Il permet aux yeux de s’évader d’une autre façon. La lumière se met en scène tel un personnage et à la manière d’ ombres chinoises, le bokeh joue un jeu de rôles. Le Bokeh m’attire tant par sa consonance que son écriture littérale. Cet intitulé s’est imposé naturellement.

L’imagination prend alors le relais.

Adagio in Blue

Le bokeh me fait penser à la technique pointilliste utilisée par les peintres impressionnistes, l’origine visuelle des pixels de notre ère numérique suggérant les formes et les volumes. Ce sont d’autres histoires qui se racontent lors des prises de vue.

D’ailleurs, l’une de mes photographies illustre bien cela.

Quant à la seconde partie de cette composition, « Me Not » prononcé en français [ Mi Note ] est une allusion à la minuscule fleur du myosotis dans sa formulation anglo-saxonne. Cette fleur est minimaliste, discrète et éclatante. En anglais, le myosotis possède un intitulé évocateur : « Forget me not » autrement dit « souvenez-vous de moi », « ne m’oubliez pas ».

Rose, blanc ou bleu vif, le myosotis symbolise dans le langage des fleurs, le souvenir. Bien que toute petite, cette fleur gracile minuscule attire le regard à celui qui sait prendre le temps de l’observer.

Captivée par les Bokeh et associé à mon attirance par cette singularité végétale, Bokeh Me Not est né dans ma tête il y a déjà quatre ans. Les mots qui le compose sonnent bien. Ils sont en osmose telles des notes de musique d’un morceau que l’on fredonne et dont on se souvient toujours.

L’un évoque le présent, tandis que l’autre le souvenir.. « Bokeh Me Not » résonne comme un souvenir de l’avenir. Plus que le temps, il sera surtout une ode aux rythmes, à leur musicalité et pas seulement celle perçue par les oreilles. Plus que des mots, des sons, des couleurs, il y a cette réflexion sur l’instant saisi par le regard en photographie, en dessin associée à celle de l’empreinte du temps et du mouvement en musique.

« Bokeh Me Not » est une respiration du monde, une allusion au temps qui passe, au souvenir qui reste, à l’instant qui se fige, à l’émotion qui demeure, à la promesse d’un à venir qui n’existe pas encore. D’une seconde à l’autre, le temps file, le temps fuit, s’estompe et puis disparaît. Cette variation procure un sentiment de vertige bercé par les rayons d’un soleil. 

Ce qui suit sera l’occasion de vous partager mes réflexions au fil des mots, des images et des sons de mes explorations picturales, visuelles, sonores. Chacune  ayant son tempo, sa cadence, ses teintes, ses sonorités et vous permettra d’embarquer vers d’autres contrées, des imaginaires réels et éphémères, des émotions tenaces et fugaces abordant une palette variée au gré de mes humeurs, de mes découvertes, de mes coups de cœur, de ce qui m’interpelle, et m’inspire telle une méditation éveillée sur des sujets qui me passionnent et animent ma curiosité.

« Bokeh Me Not » s’adresse aux amoureux d’évasion sonores, minérales, végétales, picturales,  à celles et à ceux qui ont simplement envie de faire une pause dans un quotidien déjà bien rempli.

Des images et des mots, des sons et des notes, des teintes et des matières ou comment se mettre à la place des yeux et des oreilles en prenant la plume. Ce n’est qu’à un pas de danse. Ce qui dans la musique rêve et pense.